GOLIATH, de Frédéric Tellier (2022), ⭐️⭐️⭐️⭐️

France, professeure de sport le jour, ouvrière la nuit, milite activement contre l’usage des pesticides. Mathias, lobbyiste brillant et homme pressé, défend les intérêts d’un géant de l’agrochimie. Patrick, obscur et solitaire avocat parisien, est spécialiste en droit environnemental. Ce dernier défend Lucie, dont la compagne est morte intoxiquée par un pesticide. Tous ces destins vont se croiser autour d'une seule question: La course à la rentabilité est-elle nécessaire ?

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Points Positifs +++ :

• Moins manichéen qu'on le voudrait, on est plongé dans cet univers incroyablement dur, et on n'en reste pas indemne. On se pose beaucoup de questions quand on sort de la salle de cinéma. Tel du poil à gratter, on ne se débarrasse pas de Goliath si facilement. D'ailleurs, la musique qui peut paraître très insistante, reste dans la tête (surtout la chanson du générique)

• Goliath nous fait voir plusieurs niveaux de la chaîne des gens touchés par les pesticides - industrie, lobby, avocat, écologistes, voisins d'agriculteur,... il manque juste le consommateur. C'est très intéressant.

• On comprend les enjeux qui se jouent, tout est expliqué, ce qui n'est pas évident pour ce genre de sujet.

Points Négatifs --- :

• Les trois premiers quarts d'heure sont obscurs. On ne comprend rien, pourquoi on nous montre ci, et ça, quels rapports entretiennent les personnages. On aurait pu aller plus vite droit au but, et faire durer cette heure d'exposition un peu moins (le film fait plus de 2h).

• La moitié des plans sont filmés caméra à l'épaule... ça donne un peu envie de vomir.

• Les personnages sont assez caricaturaux: l'avocat qui a eu une révélation et qui défend la veuve et l'orphelin, le lobbyiste blindé d'argent qui est véreux, celui qui retourne sa veste, l'agricultrice désespérée, sauf peut-être le personnage incarné par Emmanuelle Bercot, France (dont le prénom reste cliché aussi), qui surprend. Le réalisateur voulait de prime abord confier le rôle de l'avocat à Emmanuelle Bercot, du lobbyiste à Gilles Lellouche et de l'activiste écologique à Pierre Niney. Imaginer le film dans une telle configuration marche moins bien, et aurait rendu les personnages encore plus caricaturaux voire même agaçants au plus haut point (merci Gilles Lellouche d'avoir refusé le rôle du lobbyiste!). Enfin, le sous-titre présent sur l'affiche est un peu ridicule ("dans ce combat, ils n'ont pas tous les mêmes armes").

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